
Cette période de travail en tant que bénévole à été à la fois difficile et très riche en apprentissages : j’ai accompagné des gens dans le cadre de leur parcours de soins lié à un cancer, à un sevrage morphinique, j’ai fait de l’accompagnement aux démarches administratives et de régularisation, de l’accompagnement pour faire de l’ouverture de droits, de l’humanitaire, de la traduction, de l’accompagnement dans le cadre d’un parcours de santé lié à une maladie psychiatrique, de la gestion de situation de crise, notamment d’urgence médicale (tentative de suicide, hospitalisation sous contrainte pour une personne présentant une pathologie psychiatrique)… En bref, beaucoup d’apprentissages donc et de magnifiques rencontres pour une expérience humaine qui m’a permis de rencontrer mon mari !
Malheureusement, les possibilités que j’avais d’agir se trouvèrent rapidement limitées à mon énergie et mes ressources financières personnelles. Au pic de mon activité, je suivais seule une quarantaine de personnes environ. Je ne pouvais plus suivre financièrement, et je me retrouvai dépassée par le travail. Cette fois, je commençais à avoir envie d’un vrai contrat de travail en tant qu’éducatrice spécialisée, m’installer quelque part, suivre des personnes et construire un projet sur la durée. Mais je n’y croyais pas trop, au vu du nombre de refus que j’avais essuyé depuis l’obtention de mon diplôme. Je continuais à postuler, mais sans trop de conviction.
Arriva la crise du coronavirus. Je continuai mon travail de remplaçante, et notamment pendant le premier mois du premier confinement, jusqu’à ce que mon agence arrête de me proposer des remplacements pour des raisons sanitaires. Cette période a renforcé en moi ce sentiment de manque de reconnaissance envers notre corps de métier. Une image me vient en tête lorsque je pense à cette période : lorsque j’allais au travail, je passais tous les jours devant ce panneau publicitaire qui mentionnait « Merci au personnel soignant, aux infirmières libérales, merci aux employés de supermarché, merci aux livreurs, merci aux éboueurs, merci aux facteurs… » Et? Et nous? Les travailleurs sociaux et médico-sociaux ont cravaché eux aussi. Mais personne ne les a applaudi pour continuer à s’occuper des indésirables de la société. Ce sentiment amer s’est installé en moi à cette période, et s’est conjugué avec ma prise de conscience violente de la dangerosité de mon métier, survenue en 2019. Un début de réflexion s’installait en moi.
Mais le premier confinement se termine, et avec le retour du soleil je reçois un appel qui me met en joie : l’association Coallia m’appelle pour me proposer un entretien d’embauche. J’avais même oublié que j’avais envoyé ma candidature chez eux! Cette association comptant la quasi-totalité des structures qui m’intéressent sur la région rennaise, j’étais aux anges. J’ai foncé, et tout donné à l’entretien d’embauche ! Et le miracle est survenu : je suis embauchée pour travailler avec des mineurs isolés étrangers sur la région rennaise !
[A suivre…]
toujours aussi bien écris on attend le suite
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Merci beaucoup 🧡
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