Je me suis longuement interrogée sur la féminité, pendant des années. Et je pense que cette réflexion va de pair avec le chemin que l’on doit faire pour s’accepter et s’aimer soi-même. Et l’appréciation de soi, bien que perçue comme égocentrique ou condescendante par les valeurs que nous a inculquées cette société, est tellement importante pour avancer sereinement sur son chemin. Répondre à cette question n’est pas une tâche facile. Beaucoup d’injonctions, de pressions et de complexes créés par ce système brouillent cette réflexion, et on perd des années à tenter de correspondre à un idéal inatteignable, qui ne nous correspond pas vraiment au final.
Je ne dis pas que mon chemin est celui que doivent suivre toutes les femmes, bien évidemment. Mais partager mes réflexions me semble positif, car participer à cette grande libération de la parole permettra peut être à d’autres de trouver leur propre voie? Qui sait. Dans tous les cas, dans mon cas j’ai fini par me dire que la raison pour laquelle je ne trouvais pas de réponse était peut être parce qu’il n’y en avait pas qu’une ? Être femme, ce n’est pas correspondre à un idéal, mais correspondre à mille idées de la féminité en même temps. Et ça vaut aussi pour toutes les personnes, qu’elles soient hommes, femmes ou non genrées. On est la somme de tout un tas d’expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, et c’est ce parcours et cette richesse qui fait de nous ce que nous sommes. Et après tout ça nous sommes encore debout, alors soyons fiers de nous !
Alors voilà. Je m’efforce de dire aujourd’hui que comme tout un chacun j’ai à m’aimer telle que je suis. Comme tout un chacun j’ai traversé un certain nombre de choses, et lorsque je regarde derrière moi je considère ce parcours avec amour. Je suis fière de ce que j’ai traversé et de ce que je suis aujourd’hui. Alors pour porter la multiplicité de ce que je suis, me voilà toute entière :

Cette femme-là, c’est moi. Celle qui crée comme pour ne pas étouffer, celle qui a dépassé son manque cruel de confiance en soi pour monter sur les planches de nombreuses fois. Celle qui rêvait d’être comedienne et écrit depuis qu’elle sait tenir un crayon. Celle qui ne pouvait s’empêcher de dessiner des fées sur les marges de ses cahiers d’école.

Cette femme-là, c’est moi aussi. Celle qui s’est mariée et qui est heureuse de l’être. L’hypersensible. Celle qui ne sait pas faire autrement que d’aimer à s’en oublier elle-même. Celle qui serait capable partir à l’autre bout du monde avec un compagnon qui saurait lui rendre un centième de ce qu’elle sait aimer.

Cette femme-là, c’est encore moi. Celle qui a touché le fond, écrasée par le deuil. Celle qui seule, buvait pour ne rien ressentir certains soirs. Celle qui s’était dissociée à un tel point qu’elle en était devenue incapable de discuter longtemps avec des gens sans se fatiguer. Mais c’est aussi celle qui a trouvé le courage de remonter vers la Lumière.

Cette femme-là, c’est moi. La sorcière intuitive, la medium, la païenne animiste. Celle qui cherche les korrigans à Brocéliande et ressent les échos du passé dans les vieilles pierres. Celle qui a toujours aimé les arbres et qui se sent renaître avec la nouvelle lune.

Cette femme-là, c’est moi aussi. Celle qui devint maman sans le prévoir, mais qui découvrit un amour incomparable en même temps que mille et une nuances d’épuisement ! Celle à qui la maternité offrit une des expériences les plus incroyables de sa vie, et lui a donné encore plus envie de s’accomplir elle même, pour inspirer son fils à son tour.

Cette femme-là, c’est encore moi. Celle pour qui l’amitié est une valeur fondamentale, celle qui ferait n’importe quoi pour quelqu’un qu’elle aime. Celle qui aime se déguiser en fée pour gambader dans le jardin de ses amis. Celle qui aime philosopher sur le sens de la vie jusqu’à 5h du matin pourvu qu’il y ait quelques bières à boire. Celle qui considère ses amis comme sa deuxième famille, la famille que l’on se choisit. Celle qui n’a pas de meilleurs amis, mais des frères et des soeurs.

Cette femme-là, c’est moi. Celle qui ne est jamais sentie aussi libre et légère que sur la route. Celle pour qui le voyage est un second souffle, une renaissance. Celle qui aime passionnément découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles mentalités. Celle qui ne rêve que d’aventures, de découvertes, de nouvelles expériences et de repartir encore une fois.

Enfin, cette petite fille là, c’est moi aussi. Maligne, rêveuse, curieuse. Celle qui ne jurait que par les contes bretons et le Seigneur des Anneaux. Celle qui jouait à la guerre et aux Barbies un peu quand même, celle qui se baladait avec un Pikachu sous le bras et aimait les jeux vidéo autant que les livres. Parce que tout part d’elle. Mes rêves, mes aspirations, mon univers, mon imaginaire. Tout part d’elle. Et elle est toujours là, avec moi. Parce que c’est pour elle que je mène ma vie. Pour qu’elle soit fière de nous.
Je n’ai pas balayé toutes les facettes de ce que je suis. Mais c’est déjà une prise de risque pour moi que de l’affirmer : je suis quelqu’un de bien. Et vous l’êtes aussi !
Et vous, qui êtes vous ?
Certains pays nous apprennent ce que c’est que la féminité et ce que c’est que d’être femme! Dommage que l’on ait perdu ces valeurs!
J’aimeJ’aime
Ce que je veux prôner c’est surtout la liberté d’avoir sa propre réflexion pour trouver sa propre définition de la féminité 🧡
J’aimeJ’aime
Superbe portrait ! Être la meilleure amie de son soi, et vice-versa, c’est ce qui compte le plus et ouvre la porte de plein de petites ou grandes choses. Voilà cexque je me dis. Mais ce n’est pas aisé d’y arriver, car il faut pouvoir parvenir à bien se connaître et surtout à s’accepter, c’est je crois le travail de toute une vie mais c’est passionnant !
J’aime beaucoup votre blog.
🙏
J’aimeJ’aime
Merci infiniment 🧡☺️
J’aimeJ’aime
Bravo Aya pour ce magnifique texte qui me touche beaucoup et qui me donne envie d’écrire à mon tour sur cette question. La rétrospective photo, c’est vraiment un support très intéressant. Hâte de te lire… Et d’écrire avec toi 😘
J’aimeAimé par 1 personne
Je t’aime fort 🧡
J’aimeJ’aime