Once I was a teenager – Dépression time

Photo 198

« j’ai décidé de vivre. vivre et me battre pour avoir une place. envers et contre tous ceux qui voudront m’écraser. fermer la bouche des autres avant que les vipéres et les cafards n’en sortent. aimer et être là pour tous les gens pour lesquels je compte. ne plus souffrir comme de par le passé. faire un chemin, aussi long qu’il le faille, pour devenir moi même. exactement moi même. pouvoir faire ce que j’ai envie sans être entravé par les autres. connaître ce dont a besoin un être humain. vivre en paix. pouvoir explorer pleinement les infinies possibilités de ce mot. fonder une famille, travailler et gagner dignement ma vie. réaliser mes rêves. oui. Je vais faire tout ça. « pensa le vieux clochard de 50 ans devant la glace des toilettes publiques. » 

« je n’ai jamais osé te dire …
Quoi, en fait ?Des milliers de choses.
Je regarde passer les gens, la main sur mon ventre. Je n’arrive pas à me calmer. Ma respiration m’étouffe presque. Je n’ai jamais osé te dire  » je t’aime « .
On m’a donné une minute précise. Ne pas la rater. Une goutte de sueur glisse le long de mon nez.
J’aurais tellement aimé pouvoir te toucher, au moins, avant ça. Pouvoir lisser de mes doigts la courbure mystérieuse de tes hanches. Embrasser ta peau et tes lèvres. T’avoir rien qu’à moi. Te sentir, telle une émotion, em moi-même, ou presque.
J’aurais voulu te rendre heureuse.
Je vais tout perdre.
Te perdre.
J’étouffe.
Je crève avant même de devoir mourir.
Une femme me regarde sans me voir.
Je ne saurais jamais quelle sensation donne le toucher de tes cheveux. Quel parfum ont-ils?
Je t’aime trop. Je te veux.
Je ne t’aurais jamais.
Tu es la douceur incarnée. Ton sourire est de miel. Tes yeux sont des lacs dans lesquels je vais plonger.
C’est l’heure.
Je dois le faire. Je dois le faire.
Je me lève, approche ma main de ma veste.
Pourquoi moi ?
Je vais pleurer.
Un homme s’approche :
« -Eh toi !  » Je tire sur le cordon.

« -Bonjour, nous sommes le lundi 21 septembre et il est 9h passées de 6 minutes. Les informations : un nouvel attentat suicide a fait 30 morts à Jérusalem …  »

« Tu hurles. Tu hurles pour tous ceux qui ont été massacrés. Tu hurles ta volonté de vivre. Tu ne veux pas mourir. Tu hurles pour les faire partir, comme un enfant qui crie après un cauchemard. Tu hurles pour que tout ça s’arrête, pour que tout ça disparaisse. Tu hurles ta rage. Ta douleur physique. Ta douleur de vivre, aussi. Tu hurles pour qu’on t’entende, enfin. Tu hurles pour elle. Tu hurles parce qu’elle y est passée avant toi. Tu te débats. On te frappe. Tu hurles encore une fois. Tu hurles encore, et toujours. Tu hurles à te casser la voix. Tu hurles à te déchirer les cordes vocales. Tu hurles, nu, dépouillé, souffrant. Tu hurles, et tu sais que c’est tout ce qu’il te reste. Tu ne veux pas mourir. Tu ne veux pas souffrir avant de mourir. Tu as encore des années à vivre. Tu as encore des choses à découvrir. Déja l’oxygène te manque. Tu hurles que tu ne veux pas tout quitter. Tu hurles que tu veux vivre. Tu hurles que tu veux voir le monde évoluer. Tu hurles tout ce qui te passe par la tête. C’est une question de vie ou de mort. On te rit au nez. On te houspille. Tu leur craches au visage. On t’empoigne à trois. Tu te débats encore une fois. Un quatrième t’attrappe la jambe. D’un geste brusque, vif et énergique, on te la déboite. Deuxième geste. Ton genou est cassé. Tu hurles toujours plus fort. La douleur t’empêche de marcher. Alors tu hurles encore une fois, la dernière fois, tandis qu’on te traîne vers les chambres à gaz. »

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