Echappée à Rochefort-en-Terre : Quelle est l’essence du voyage?

La sensation du voyage et la liberté qui lui est intrinsèque reste parmi les plus enivrantes et les plus belles sensations que j’ai pu connaître dans ma vie. Et ce sentiment à la fois profond et universel est synonyme d’addiction pour beaucoup de monde… moi comprise. Et oui, d’aucuns se risquent même à philosopher sur l’essence du voyage. Quelle est la nature de ce sentiment? Qu’éveille-t-il, que fait-il résonner en nous? Quelle est la meilleure manière de voyager? A ceux qui disent qu’on ne peut être un Voyageur si on se déplace en train (orgueilleux mais néanmoins passionnant Sylvain Tesson, si tu m’entends), je réponds que vous avez tort.

A pied, à cheval, en voiture, en moto, en train ou en tapis volant, peu importe le véhicule: l’essentiel est que naisse cette fugace sensation de plénitude, propice à la rêverie et au lâcher-prise.
Et donc, quelle est son essence, à ce ressenti? Multiple, et universelle à la fois. Epidermique, et en même temps ancestralement intrinsèque. C’est presque impossible de décrire ce vécu en une phrase. Sa mathématique tient à la douceur d’une brise, sur un visage brûlé par le soleil. Ou encore au moment où l’on accepte d’être perdu, et de s’en remettre aux rencontres qui jalonneront notre chemin. C’est la fraîcheur d’une bière dans un champ, après trente kilomètres parcourus à pied, sac au dos. C’est la folie d’un frère, nourrissant de longues discussions existentielles à la lumière de la Lune. C’est se retrouver face à Soi, en laissant son regard se perdre à travers une vitre, ou en mettant un pied devant l’autre. C’est croire s’envoler, en courant les yeux au ciel. C’est se croire explorateur, en marchant depuis trois heures avec de la neige jusqu’aux genoux. C’est s’ouvrir à l’autre, partager une bière et de la chaleur humaine, avant de se quitter pour ne plus jamais se revoir. C’est perdre ses repères, pour acquérir de la force et du courage. C’est s’émerveiller devant un coucher de soleil, réentendre le chant des oiseaux au milieu de la Forêt qui s’éveille. Se redécouvrir, malgré le fait que l’on se connaisse depuis toujours. Et s’aimer à nouveau. C’est le dépassement de ses limites, et l’étonnement de découvrir qu’on est capable d’accomplir des exploits. C’est apprécier l’immensité, et renouer avec son Enfant Intérieur. C’est découvrir que le Monde est beau, et mesurer pleinement l’étendue de ses incroyables richesses. C’est vivre l’infiniment grand, l’infiniment petit, l’éternel et l’éphémère. Toucher du doigt le Secret. Le Vivant. La Magie. C’est découvrir que l’on a jamais cessé de croire aux fées.
C’est comprendre la nature de l’éternité en compagnie d’un amant, d’un frère, d’un ami, d’une rencontre de passage, et se reconnecter avec ce que l’on est véritablement. Naturellement.

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