Mes ailes se consument mais les étoiles sont restées. La brume se propage mais la lune me darde l’épée de sa lumière droit au coeur. EXI(S)T. Comment fait-on pour voler de ses propres ailes quand on en a plus? Je me sens face à ces deux portes, finalement. Hésitant à les ouvrir. Une main douce serrant mon épaule. Comme c’est dur de continuer sans toi dans ce monde de fous à l’avenir en fil de rasoir. L’humanité se tranchera les veines et je me noierai dans sa cascade écarlate. Dans le sang des possibles. Et tu ne seras pas là pour le voir. Atrocement. ou heureusement. Les mots me manquent pour toucher à la fin de l’envoi l’araignée noire qui tisse sa toile en mon sein. Qui se fait un nid dans mes entrailles. Ce monde dans lequel tu as essayé de te plonger est si absurdement drôle. Et les gens qui le peuplent sont si éteints. Si pleins du vide qui les préoccupe. Si attachés au futile, si angoissés par l’inapprofondi que c’en est hilarant. Pourquoi je trouve ça si triste? Peut-être parce que je me sens si incapable de toucher l’Indicible, à tâtons dans le noir. Cet accomplissement qui rendraient si obsolètes toutes ces choses pour lesquelles je suis censée me damner. Et je ne sais comment le chercher. Et comment leur faire comprendre, à eux tous, qu’on vaut mieux que cela. Et que nous sommes comme des chiens qui se mordent la queue.
Je ne sais comment trouver ce qui me satisfera. Je ne sais comment extirper cette arachnée de mes intestins. J’espère que je trouverai. Parce qu’alors, la vie vaudra réellement la peine d’être vécue. Et qu’alors Elle deviendra cet Ange terrestre à jamais sur mon épaule droite. En attendant je rêve, je vis, j’envisage, les yeux éblouis et hallucinés fixant l’étoile du matin qui naît.
